Dans le monde de la lutte avec frappe au Sénégal, l’utilisation de pseudonymes est devenue une stratégie pour se protéger contre les attaques mystiques. Cette pratique, devenue courante, permet aux lutteurs de dissimuler leur véritable identité.
Les surnoms sont souvent choisis pour masquer le nom à l’état civil, car dans la culture mystique, cibler quelqu’un nécessite de connaître son nom complet. Même Hypo Ngary, un communicateur traditionnel, évite de révéler son vrai nom par crainte d’exposition mystique.
Serigne Ndiaye, préparateur mystique, explique que les vrais noms sont inscrits sur les contrats officiels mais rarement utilisés publiquement. Il cite l’exemple de Modou Lô, dont le vrai nom est Doudou Lô. Selon lui, un lutteur peut être mystiquement atteint via son surnom connu de tous.
Toutefois, il reste difficile pour les marabouts d’intervenir lorsque les combats ne sont pas enregistrés à temps. Bécaye Mbaye, un communicateur, estime que le choix d’un surnom n’a rien de mystique.
Parfois, les pseudonymes servent à éviter d’offenser les communautés religieuses. Par exemple, le lutteur Khadim Sarr a dû changer de surnom pour éviter d’associer son nom à une défaite. D’autres, comme Siteu, adoptent des diminutifs de leurs noms à l’état civil.