Afrique de l’Est : L’impact transformateur de l’autoroute électrique Éthiopie-Kenya

Afrique de l’Est : L’impact transformateur de l’autoroute électrique Éthiopie-Kenya

La nouvelle autoroute électrique reliant l’Éthiopie au Kenya, inaugurée en 2023 après plus d’une décennie de préparation, représente bien plus qu’une simple innovation technologique. S’étendant sur 1 045 kilomètres entre Wolayta-Sodo en Éthiopie et Suswa au Kenya, elle redéfinit la connectivité énergétique de l’Afrique de l’Est, devenant un catalyseur économique et environnemental pour la région.

Ce projet ambitieux s’appuie sur la volonté des pays est-africains de mutualiser leurs ressources énergétiques, comme l’indique John Mativo de la Kenya Electricity Transmission Company (Ketraco). L’idée était de créer un système interconnecté permettant de stabiliser les réseaux et de partager des ressources comme l’hydroélectricité éthiopienne et l’énergie éolienne kenyane.

Un aspect clé de cette infrastructure est l’utilisation de la technologie HVDC, qui minimise les pertes d’énergie et réduit les coûts de construction. Tewoderos Ayalew de l’Ethiopian Electric Power souligne la facilité d’intégration de cette technologie dans les réseaux électriques de différents pays.

Le projet, d’un coût total de 1,26 milliard de dollars, a été financé par plusieurs institutions, dont la Banque africaine de développement et la Banque mondiale. Il contribue à renforcer la compétitivité du Kenya grâce à une électricité largement renouvelable, attirant ainsi des investissements dans des industries vertes.

Au-delà de l’impact économique, l’autoroute électrique crée des emplois et intègre les communautés locales, comme en témoignent les opportunités générées autour de la station de Suswa. Sylvia Kinaiya, ingénieure Maasaï, évoque la fierté de participer à un projet qui redonne à sa communauté et brise les barrières de genre.

Ce projet exemplaire en matière de durabilité permet une meilleure intégration des énergies renouvelables fluctuantes. Le Kenya, avec ses ambitions d’atteindre 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2030, bénéficie d’une stabilité énergétique renforcée et d’une attractivité accrue pour les investissements.

L’autoroute électrique ne se limite pas à une infrastructure physique mais incarne une vision d’une coopération régionale renforcée et d’un développement durable. En partageant leurs ressources énergétiques, les pays de l’Afrique de l’Est ouvrent la voie à une prospérité commune tout en répondant à la demande croissante en énergie.

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